Mon plus beau voyage: en quête d’un trésor.

  carte au trésor                                                                            Photo de Pexels

“Je suis une aventurière en quête d’un trésor”

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un carnaval d’articles sur le thème  » Mon plus beau voyage » proposé par Caroline du blog lemondedansmavalise.com

Pour en savoir plus sur ce qu’est un carnaval d’articles vous pouvez consulter la page ici : https://lemondedansmavalise.com/plus-beau-voyage-carnaval-darticles/

Pour lire tous les articles publiés autour du sujet de la rencontre, c‘est ici : https://lemondedansmavalise.com/mon-plus-beau-voyage/

 

Depuis l’enfance je ne trouvais pas ma place dans le modèle social français. J’étais une rebelle selon mes parents, une utopiste selon d’autres. Tous s’attendaient à ce que cela me passe après l’adolescence, que le fatalisme ambiant finissent par me gagner et que je baisse les bras et entre sagement dans le moule. Mais mon envie d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte n’a fait que grandir en moi. Alors en 2005, j’ai pris un billet d’avion….et suis partie.

1- Histoire d’une expat

En 2005 suis partie vivre au Canada avec deux valises, deux nuits réservées dans une auberge de jeunesse, un niveau d’anglais pitoyable, un billet d’avion, et 2100€ en poche, pas de boulot en vue. Selon certains, je prenais en grand risque, j’étais une rêveuse, naïve, inconsciente…..Je n’écoutais personne, car je savais que je faisais le bon choix. Jusqu’à la veille de mon départ, je n’ai vécu aucun stress. C’était ce que je devais faire. C’était écrit. J’étais sur mon chemin.

Toronto

      J’avais vendu tous mes meubles, rendu mon appartement. Plus rien ne me retenait en France. Ne me restait plus qu’à franchir l’océan.

Arrivée à Toronto après 24 heures de voyage et deux escales (billet pas cher), j’ai pris la navette pour rejoindre le centre ville, et mon auberge de jeunesse. De l’arrêt de bus à l’auberge il m’a fallu marcher les 200 mètres les plus pénibles de ma vie, fatiguée et avec 2 valises à trainer. Arrivée à l’auberge on m’annonce que ma chambre est au 3ème étage,….sans ascenseur. Assise sur mon lit, j’essaie de comprendre et de répondre en vain aux questions que me posent mes « roomates ». Je réalise que mon niveau d’anglais a, depuis que j’ai quitté le lycée, atteint de niveau des pâquerettes. Et là me vient la question: « Qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère? »

Canadiana backpaker     L’auberge de Jeunesse “Canadiana backpaker”

J’ai passé 3 semaines à l’auberge, voyant passer des gens qui trouvaient du travail, un appart, et quittaient les lieux. J’ai passé des soirées, avec des gens de toutes les nationalités autour d’un verre, à ne rien comprendre des conversations, à rire par imitation….et à me dire: « Qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère? »

     Puis un soir j’ai pleuré dans mon lit en lisant un passage de l’Alchimiste où le berger, après avoir vendu tous ses moutons et franchi le détroit de Gibraltar pour l’Afrique, avoir réalisé qu’il ne parlait pas la langue du pays et que ça allait certainement le tenir loin les pyramides d’Egypte pour un moment, s’être fait volé tout son or par un malfrat, et s’être mis à pleurer seul sur la place du marché vide, a réalisé qu’il pouvait voir sa situation comme un échec, ou bien se voir comme “un aventurier en quête d’un trésor”.

    Alors j’ai décidé d’être une aventurière en quête de mon trésor.

      Mon niveau d’anglais s’améliorait très doucement. Je dépensais toute ma monnaie en téléphone vers la France, et mon temps sur skype, à échanger avec mes proches qui me manquaient. Je cherchais du travail en vain, car je n’avais pas d’adresse ni de numéro de téléphone.
Alors j’ai cherché à avoir une adresse et un numéro de téléphone. J’ai trouvé. J’ai déménagé.

     Je me suis fait des amis. Ca a tout changé. Ca change tout d’être bien entouré.

      J’ai ensuite trouvé un travail mal payé avec une patronne tyrannique. J’ai tenu. J’ai eu un colocataire tyrannique. J’ai tenu. J’ai ensuite trouvé un autre travail et un autre logement. J’ai commencé à prendre beaucoup de plaisir.
J’ai dû tout réapprendre, comme un patient tout juste sorti du coma. Car à l’étranger, rien ne fonctionne comme chez nous. On perd tous ses repères.
J’ai réappris à parler, à me faire comprendre. J’ai réussi à tenir des conversassions et à comprendre les blagues. J’ai appris à me servir d’un cadenas à « combinaison »…. Bref, j’avais l’air d’une personne de 30 ans, avec un QI d’enfant. Ca demande beaucoup d’humilité d’être un étranger en terre étrangère. 

Montréal

“Le centre ville de Montréal vu du belvédère du Mont-Royal.”

     Puis j’ai déménagé à Montréal. Et là le ciel s’est dégagé et les portes se sont ouvertes devant moi. J’ai trouvé un job relativement bien payé (par rapport à mon salaire de Toronto), dans une garderie bilingue. J’ai trouvé un appart en 3 jours, avec des colocataires extra. Je me suis fait des amis en aussi peu de temps. Toutes les portes semblaient s’ouvrir facilement cette fois-ci. Tout était aligné.

      J’ai découvert la vie effervescente de Montréal. Je me suis éclatée. J’étais loin de chez moi, j’étais libre: libérée de cette identité qui me collait à la peau. En étant seule à l’autre bout du monde, sans passé, j’ai pu devenir moi en découvrant mes forces, mes faiblesses, mes envies, qui j’étais vraiment, pas ce que l’on m’avait toujours dit que j’étais ou que je devais être. J’ai aussi traversé des difficultés, seule, ou avec l’aide d’amis.

couché de soleil sur l'ile de Vancouvert

     

J’ai découvert que l’on peut se créer une communauté, une famille soudée, très solidaire, loin de chez soi.

      J’était partie pour une année. Finalement après une courte halte en France, je suis repartie pour 4 années supplémentaires.  Mais partir vivre à l’étranger pendant 5 ans ne m’a pas suffit. J’y avait trouvé une grande force. Mais je voulais profiter de cet élan pour m’envoler.

2- Voyage solo et sac-à-dos

     J’ai pris un billet de bus pour faire le tour de la Gaspésie seule, avec un sac à dos, pour la première fois de ma vie. J’avais emporté CD et walk-man (et oui à l’époque le MP3 n’avait pas le monopole), et des livres. J’avais peur d’être souvent (voir tout le temps) seule. Finalement je n’ai pas eu le temps de lire. Dans les auberges où j’ai dormi, j’ai toujours rencontré du monde avec qui partager la voiture pour me rendre sur un site à visiter, faire une randonnée, passer une soirée autour du feu de camp…..Et pourtant bien que bavarde quand je suis en confiance, je suis plutôt réservée face aux inconnus.
     Après avoir vu que j’étais capable de partir vivre à l’autre bout du monde avec deux valises, j’ai réalisé que je pouvais voyager seule et avoir beaucoup de fun, faire de belles rencontres. Ce voyage solo a gonflé ma confiance en moi.

3- En quête de liberté, d’aventure et de rencontres

Avant de rentrer définitivement en France, j’ai voulu voyager à l’ouest du Canada. Je voulais traverser le pays à vélo: 3 mois minimum de voyage. Je me suis mise à économiser. Mais plus l’échéance arrivait, plus je réalisais que je n’avais pas assez d’argent. Et plus je repoussais le départ pour économiser plus d’argent, moins il me restait de temps. A la fin j’avais économisé 1700$ (pas assez) et il ne me restait plus que deux mois. J’ai failli tout annuler. Mais j’aurais tellement regretté d’avoir abandonné devant l’obstacle.

les Rocheuses canadiennes Le lac Peyto, dans les rocheuses canadiennes.

   Alors j’ai décidé de faire quand même ce voyage, mais de modifier un peu les paramètres, et de faire confiance à la providence. Je ne le ferais pas à vélo mais en covoiturage et autobus, avec un sac à dos, et des nuits en auberge de jeunesse.
Au dernier moment une amie est venue se joindre à moi. Nous avons décidé de prendre du matériel de camping. Nous avons tout emprunté à nos amis pour ne pas dépenser notre budget en matériel (tente, duvets, sac à dos, cantine….).

Les rocheuses

Voyager c’est aussi se trouver”

     Au bout de 15 jours à explorer les Rocheuses canadiennes nous avons abandonné notre chauffeur pour incompatibilité d’humeur. Un gars super débrouillard, pro du camping et de la survie, mais sans humour. Il plombait un peu l’ambiance.
Nous n’avions donc plus de voiture et nos sacs à dos étaient ultra-chargés. On a du faire le tri dans nos affaires et abandonner du matériel en route. Puis nous avons décidé de faire du stop, vers le sud, car dans les Rocheuses il faisait très froid (même en juin).

       De Calgary, direction Las Vegas en passant par Yellowstones, Jackson city, Salt lake city, Grand canyon, Brice canyon, Flagstaff. Nous avons donc passé la frontière, et donc la douane américaine,  à pied. C’était le début d’une vraie aventure.

auto-stop

     Faire de l’auto-stop a été la meilleure idée que nous ayons eu. Passé l’appréhension de départ, nous avons fait des rencontres exceptionnelles et inoubliables.

  Nos chauffeurs ont tous été plus adorables les uns que les autres. Ils nous ont nourries, logées, emmenées à la fête d’ouverture de la pêche à la mouche, voir un concert de Bluegrass, danser la country…..Ils nous ont montré que l’humain est bon, généreux, attentionné….

Grand Canyon

Nous avons par la suite voyagé en bus et fait à nouveau du co-voiturage, avec des inconnus,  sur l’ile de Vancouver.
Nous avons souvent dormi en camping sauvage et en couchsurfing pour économiser de l’argent. Nous n’avons jamais eu de soucis.

road-trip ouest Canada-USA

“Nous avons voyagé pendant 45 jours pour 1700$ chacune, A/R Montréal-Vancouver inclus.”

      Nous sommes rentrées fatiguées, mais heureuses, plein de belles rencontres et de beaux paysages dans la tête.

    J’étais une aventurière en quête d’un trésor. Et je l’ai trouvé.

     Je suis rentrée en France complètement transformée par ces 5 années d’expériences de voyage: expatriation, voyage seule, ou avec une amie, avec un sac à dos et peu d’argent.

4- Comment ce long voyage m’a transformée:

Voici ce que m’a appris ce grand voyage nord américain:

– la persévérance
– la confiance en soi et en l’autre, en l’humanité
– la valeur de l’amitié
– l’humilité
– la richesse de la différence
– la simplicité et le minimalisme (car partir avec seulement 2 valises pour 4 ans ou un sac à dos pour 2 mois permet de réaliser qu’on a besoin de peu pour vivre)

– la tolérance, car là-bas j’étais une immigrée, qui devait s’intégrer (ça n’est pas si facile) et subir quelquefois le racisme “anti-français” (et oui, ça existe).

– la flexibilité, l’adaptation, l’ouverture d’esprit: qui m’ont permis de saisir les occasions et de trouver toujours un chemin vers mon objectif.

  Et surtout, j’ai eu la réponse à mes doutes sur le modèle social. En vivant à l’étranger, j’ai découvert que certaines idées qui étaient considérées comme des utopies dans un pays, étaient une réalité ailleurs. J’ai découvert qu’il y a bien des manières différentes de vivre, de penser, de faire les choses. Et je ne laisserai plus personne me traiter d’utopiste, de rêveuse.

« C’est parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible qu’ils l’ont fait. » Anonyme

 

Et c’est cette expérience qui fait qu’aujourd’hui je souhaite continuer de voyager, pour garder l’esprit ouvert aux possibles.

      C’est dans le but de pouvoir travailler de n’importe où sur la planète, et donc de pouvoir explorer le monde, que j’ai créé mon blog, afin de chercher à réaliser mon rêve: atteindre l’indépendance financière, et donc la liberté, changer de vie, créer la vie qui me correspond, m’épanouir, dans la simplicité et le bien-être, les valeurs qui sont les miennes, que j’ai découvertes loin de chez moi, et que je souhaite retrouver et développer en continuant de voyager.

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7 réflexions sur « Mon plus beau voyage: en quête d’un trésor. »

  1. Laure

    Merci pour ton article que je découvre par Caroline. Je trouve très touchant ce que tu nous partages. Et je comprends très bien parce que j’ai vécu à l’étranger. Bravo pour tes expériences en auto-stop, je suis plutôt peureuse quand il s’agit d’auto-stop… Bonne route à toi.

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    1. Stéphanie Auteur de l’article

      Merci pour ton commentaire. Et si j’ai fait de l’auto-stop c’est parce que nous étions deux. Je n’étais pas très rassurée au début. Mais finalement la période « auto-stop » du voyage fut la meilleure en rencontres et en découvertes, car nos chauffeurs nous ont mis sur là piste de plein de bons plans: genre passer la soirée à la fête d’ouverture de la pêche à la mouche en plein milieu du Wyoming.
      Une belle expérience.

      Répondre
    1. Stéphanie Auteur de l’article

      Toujours suivre son intuition, son coeur. Si on marche sur notre chemin, pas besoin de courage car la peur n’est point là. La certitude la remplace.

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  2. caroline

    Merci pour ta participation Stéphanie. Je rejoins ta philosophie de savoir s’écouter. C’est la meilleur façon de vivre la vie qui nous correspond.

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    1. Stéphanie Auteur de l’article

      Merci. Et j’apprécie aussi de lire tes articles sur ton blogue, qui me font rêver et me montre que c’est possible de voyager sur du long terme et où je retrouve mes impressions : que le voyage, plus que des paysages, c’est « des rencontres ». C’est de ça dont on se souvient ensuite: des soirées avec des gens de passages, des fous rires et aventures avec d’autres, juste rencontrés et dont se sent très vite si proche. …

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  3. Ping : Les 9 blocages à dépasser pour réaliser vos rêves

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